Au risque de me fâcher avec certains, je vous fais part d’autres raisons qui pourraient expliquer la situation actuelle d’Haiti et qui n’ont pas grand-chose à voir avec Satan (sauf si on considère le France et les USA comme Satan).
Haiti est le seul pays être né d’une révolution fructueuse des esclaves après 12 ans de guerre civile tout de même. La France étant un peu vexée, elle a imposé un embargo sur Haiti, suivie par les USA (à cette époque on était bien copains c’est vrai). Du coup, pris à la gorge, le gouvernement haitien a été contraint de passer un accord avec la France et a promis de rembourser 150 millions de francs de l’époque (soit 14.5 milliards d’euros –remarquons au passage à quel point le franc était fort à cette période). Et donc, comble de la situation, le gouvernement a été obligé d’emprunter de l’argent aux banques françaises pour rembourser sa dette, comme quoi le remboursement de la dette des pays en voies de développement est une vieille histoire. La France, dans sa grande gratitude a diminué la dette à 60 millions de francs sans intérêt remboursables sur 30 ans.
Le dernier paiement a eu lieu 50 après en réalité mais le remboursement officiel de la dette à pris fin en 1947 (Haiti est censé être indépendant depuis 1804 !), ce qui représentait 80% du budget ; ce qui laisse peu de fonds pour développer le pays sans nul doute.
A cela il faut ajouter l’occupation américaine de 1915 à 1934 (officiellement).
Le régime des Duvaliers n’a pas arrangé les choses : papa doc et baby doc ont contracté des dettes pour près de 630 millions d’euros dont le pays n’a souvent jamais vu la couleur…Aujourd’hui, les USA poussent à une annulation de la dette qui s’élève à 700 000 euros par semaine ! Du coup les secteurs de l’éducation ou de la santé ne sont pas en grande forme : Haiti concentre 60% des cas de HIV des Caraibes. On compte 25 docteurs, 11 infirmières et 1 dentiste pour 100,000 habitants (on en compte à peu près 8 fois plus en République Dominicaine).
Et de nouveau rebelote, en 1994 lorsque les Nations Unies réinstallent Aristide, le pays fait des emprunts auprès des grandes institutions financières avec des conditions très strictes (les fameux plans d’ajustements structurels) comme nationalisation des entreprises publiques, coupe nette des dépenses sociales et libéralisation économique (Haiti est d’ailleurs le pays le plus libéralisé de l’Amérique centrales et du sud).
A reflechir
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