vendredi 10 octobre 2008

bidonville

voici un bidonville catégorie 2, c'est à dire à flanc de morne. La catégorie 1 est le bidonville en zone inondable et la catégorie 3 c'est le must: à flanc de morne dans une ravine

tap-tap



Tap-tap c'est le nom donné aux transports en communs.
Si ceux de Pétionville sont plutôt fadas, dès qu'on descend près de l'aéroport, c'est un festival d'art ambulant.
Je pourrais vous expliquer les gestes qui permettent de connaître la route d'un tap-tap mais comme il nous est quasiment interdit de les prendre (ah là on parle sécurité mais quand on veut un gardien, c'est pas pareil, hein?..), je préfère m'abstenir

Autres photos de Terre neuve








En avant pour Terre Neuve

Il faut que je vous raconte mon aventure à Terre Neuve (au dessus de Gonaives, au Sud de Moustiques). Comme le blog publie les éléments les plus récents en premier, je vais tenter de conserver la chronologie des évènements.
Terre Neuve est un des projets que je suis mais comme il finit en décembre, j’espérais échapper à la visite du terrain accessible par la route seulement. Oui mais voila les cyclones sont passés par là et je m’apprête à partir un vendredi ( = week end foutu).
Nous sommes partis de PAP ) 8h30 et nous avons fais un premier arrêt à 9h30 pour acheter des bières (çà me change des baptistes pour sûr) et faire un pause déjeuner car nous ne trouverons rien sur la route.

La route longe la côte ouest (le long du blanc Pacifique…. Pour ceux qui se remémorent cette magnifique série) avec ses magnifiques plages privées surtout dont le Kaliko, ancien Club- Méd. C’est l’occasion de me rappeler qu’après tout je suis dans les Caraïbes nom de dieu !


sous la plage les fatras

Petit passage par Cabaret, la ville qui a souffert durant Ike et çà se voit.
Notre prochain arrêt sera St Marc, encore un peu sous les eaux et la boue. C’est la que nous récupérons, Plais ance, l’agronome de l’équipe. Comme vous décrire…Un obèse (et oui, il n’y a pas que les diasporas américains qui sont obèses) qui croit avoir la science infuse. En gros, du moment qu’il est monté dans le voiture, j’ai su que je ne pourrais pas le blairer ! Il a apporté de la lecture : « rituel de magie blanche », quand je vous dis que le vaudou est partout !

Dans l'Artibonite

Traversée de la plaine de l’Artibonite, le bol de riz haitien sous les eaux aussi, enfin plus que ce que le riz tolère.
Enfin, nous arrivons à Gonaïves. Comment décrire une ville sous les eaux et la boue un mois après les cyclones, les gens réfugiés sur leur toit, les inscriptions à vendre sur presque toutes les maisons. J’ai cru que notre voyage allait s’arrêter là.queue à la seule station essence encore approvisionnée
nettoyage des maisons

même l'UNICEF à les pieds dans l'eau

cet homme rentre chez lui!!!!


réfugiés sur leur toit


Arrivée à Terre Neuve

Après avoir enfin pû traverser la ville, direction Terre Neuve où nous sommes enfin arrivés à 15h15 ! C’est là que nous remarquons que nous roulons avec un pneu crevé et que je réalise le pneu de rechange est peut être pire que le pneu crevé.
Comme nous repartons le lendemain sur PAP, nous voulons faire quelques visites en fin d’après-midi mais d’abord c’est l’heure de dîner (en Haiti, on dîne entre 17h00 et 18h30) car le cabrit traditionnel nous attend d’abord pendu à l’arbre où les mouches ont le temps de prendre leur part puis dans notre assiette.








Il est 16h30 et nous levons le camp sauf qu’à 16h40, nous nous embourbons près de la rivière. En Haiti, on dit que la voiture est « collée ». Sauf que je suis dans une zone aride qui peut ne pas voir une goutte de pluie pendant 1 an et que la rivière n’existait pas il y a 15 jours. C’est l’effet cyclones et l’embourbage, un peu le double effet cyclone, si vous voyez ce que je veux dire.
17h00 ; l’espoir de ce sortir de ce pétrin rapidement commence à diminuer et c’est à ce moment que Plaisance qui n’avait pas bougé du pick up de la voiture décide de passer à l’action. Un grand moment d’émotion pour moi qui le regarde mais qui ne dure pas : 5 minutes après, Il remonte à l’arrière. En même temps, il a pas tort, il faut faire du poids pour ne pas que les roues patinent !

Pendant ce temps, j’apporte ma maigre contribution en apportant des pierres et je discute avec les gosses qui n’arrête pas de me répéter « dame yon dollar ». Faut dire que l’espagnol est un peu une 3ème langue ici car beaucoup partent travailler dans les plantations de canne à sucre de l’autre côté comme on dit. Certains qui ont pu voir le travail là bas parlent d’esclavagisme.
C’est aussi l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur une expression courant « vagabond for life » Un vagabond c’est quelqu’un qui a la bougeotte mais qui butine aussi de fleur en fleur, pour parler imagé.

Les villageois commencent à arriver, un peu intéressés ou forcés par mes collègues à donner un coup de main. Enfin bon, cela paye puisque nous nous en sortons…à 19h00 !
Heureusement des bières fraîches nous attendent au retour (il en reste, tiens ils en pourtant bu pas mal déjà sur la route ?). Et nous discutons sur les problèmes d’Haiti (ah bon y a des problèmes ici ?) et sur le besoin de protéger l’environnement alors que mes collègues jettent allègrement leur bouteilles de bières et/ou d’eau par terre…C’est pas gagné la protection de l’environnement, c’est moi qui vous le dit.
J’appelle Martine après avoir localisé le m² où l’on capte du signal à côté de l’église, preuve s’il en est des grands pouvoirs du tout puissant.



allez un peu d'humour: quand il règne une ambiance urbaine de banlieue au fin fonds d'Haiti...

Visite à Terre Neuve

Après une bonne nuit réparatrice bercée par les ronflements de mes collègues et les moustiques (pas de moustiquaire), nous partons car après tout nous devons faire plus d’activités que prévu pour rattraper le temps perdu hier.

Là aussi grand moment d’émotion, j’aperçois en haut d’une morne quelques pins qui ont résisté à la déforestation et qui couvraient jadis les mornes de la région. Pour la suite de la visite, rien de bien folichon évaluation des dégâts alors que j’ai déjà vu les photos.


L'aqueduc écrasé

Nous tombons tous d’accord pour dire que le barrage qu’ils annonçaient comme légèrement endommagé n’est plus (RIP). On avait pourtant essayé de leur expliquer çà après avoir reçu les photos la semaine avant. Cette visite aura au moins servi à quelque chose.

Inutile de dire que mon agronome préféré a fait potiche toute la matinée.

feu le barrage

Nous décidons aussi d’aller voir les périmètres réhabilités par le GTIH (notre partenaire dans la zone) avec AVSF. Et bang! La voiture tombe dans un trou. Il est 11h30. Heureusement, on s’en sort assez vite. Petite pause casse-croute

Tu t'es vu quand t'as bu?
Exit le canal
Ce fut un jardin maraîcher

Pour aller voir le dernier périmètre, mes collègues décident de retraverser la rivière où nous nous sommes embourbés la veille. Et bien çà n’a pas raté ; réembourbage à 12h30 à 5 m de la veille. Et là je commence à avoir peur de ne pas pouvoir rentrer aujourd’hui. Car comme c’est la saison des pluies, en gros si tu n’est pas chez toi avant 17h-18h, non seulement tu rate le dîner mais en plus t’es sous une pluie battante et les Haitiens ont peur de la pluie. Je trouvais çà un peu ridicule avant mais après les cyclones, je comprends.

Comme quand même on commence à avoir la main pour sortir des embourbages (petites pierres pour faire un pavage sous la roue + branches + drains), on s’en sort assez vite. Mes collègues répètent alors « madichon, madichon », ce qui veut dire malédiction. Moi j’appelle de la C…Mais bon çà doit être çà la diversité culturelle.

Déjeuner avant de partir (je rappelle qu’ils ont pris un gros casse-croûte à 11h30) et nous voilà parti ; il est 13h30.




jeudi 9 octobre 2008

de retour de Terre neuve

les bus inter-provinces

Les UN à la plage
Les marais salants

Nous arrivons à PAP sous une pluie battante et exténuée je rentre chez moi à 20h30 pour trouver Martine un samedi soir avec son mec et un ami entrain de boire un rhum arrangé alors que je n’aspirais qu’à être tranquille. J’ai cru que j’allais les tuer, surtout l’ami en question, Blaise de Bombar (Bombardopolis, dans le nord ouest et ne me demandez d’où vient ce nom). Il s’offusque je ne le remette pas : ah si le gros lourd qui m’a dragué à la station service. Et décide d’en remettre une couche en me donnant son numéro et en essayant de me proposer son aide virile pour cuire mes pâtes : et mais tu te débrouilles !!! ("dégagé" en créole, un mot clé puisqu’en Haiti j’ai un peu l’impression qu’on ne fait que çà, se débrouiller pour survivre).

Je suis à deux doigts d’appeler çà un week end de M…Même si les paysages sont assez maginfiques.

Chouette, je repars à Moustique dès lundi et la semaine prochaine c’est Belladère à la frontière avec la République Dominicaine. Vivement le Mali (et la France bien sûr) !

mercredi 1 octobre 2008

le bug du 1er octobre

Les années fiscales en Haiti vont du 1 er octobre au 30 septembre. Nous inaugurons donc aujourd'hui l'année fiscale 2008-2009.
A priori pas de quoi sabrer le champagne, quoi que...
World Vision Internationale ne travaille pas: ils ont décidé que c'était un jour férié. WVI est pourtant une ONG et pas un cabinet de comptables.
Il y a un bug informatique à la banque et ils ne peuvent encaisser les chèques pour la direction générale de impôts, dernière étape avant que je puisse me présenter aux services de l'immigration et obtenir un titre de séjour.
La société à qui on a acheté la voiture dont nous attendons le dédouanement est aussi aux abonnés absents.

Dégâts Artibonite et Plateau Central

Le barrage à Terre Neuve (près de Gonaives) avant et après. Nous n'avons reçu les photos qu'hier mais notre partenaire nous maintenait mordicus que le barrage était juste endommagé.


le pont de Mirebalais. C'était le seul moyen de rejoindre Gonaives après Hanna mais ce pont a été détruite par Ike. Voila pourquoi il impossible de rejoindre certaines de nos zones d'action et le nord du pays par la voie terrestre.

Canal d'irrigation "écrasé"à Saut d'Eau, terme employé pour dire qu'un objet est cassé en créole.