jeudi 24 septembre 2009

Kokoye beach

Dans la série, Haïti est vraiment un pays pourri...

Je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, Haïti en temps ce là faisait la couv de Vogue et recevait la jet set... Des images presques iréelles aujourd'hui

Un temps où si on avait pas son couple de léopard avant 50 ans, on était rien! Aujourd'hui une Rolex suffit, quelle décadence...

Direction donc Petit Goâve, la patrie de Dany Lafferière qui a un peu perdu l'odeur du café. Mais le pélerinage littéraire n'était pas notre but, non. Notre destination: Kokoye Beach dans la section bien nommée de Trou Chouchou.
Pour cela rendez-vous était pris au Relais de l'Empereur, un lieu mythique là aussi, ancienne résidence de Faustin Ier, puis devenu un hôtel à hôtesse de luxe avant de tomber en décrépitude.
Les peaux d'animaux sauvages font encore illusion...
C'est au relais qu'on retrouve nos GO du week end, Paula et sa team. Direction le wharf de Ti Goaves ou après un interrogatoire en règle mené par les MINUSTAH sri lankais, nous embarquons, (non pas sur ce bateau), pour la fameuse plage de Kokoye beach, accessible quasi exclusivement en bateau.

Et là après une heure sur les flots, nous voici enfin arrivés sur la terre promise, dans une crique avec une eau couleur piscine qui a fait tourner bien des têtes donc celle d'Antonin prêt à se noyer devant une telle merveille.

Cette plage et cette eau (ah on ne se lasse pas de ces couleurs) nous ont donc servi à moi ainsi qu'à 7 autres camarades triés sur le volet (faudrait pas qu'on s'étripe durant le week end tout de même) de terrain de jeu.

Au menu, farniente, ploufette et découverte de la faune et la flore marine ainsi que de mystérieuses cavités dans le massif coralien dont la désormais célèbre grotte du bâton de cloche dans laquelle nous viendrons en pélerinage tous les ans.

Les 3 drôles de dames

Le lieu de campement: la plage. Oserais-je dire que les mecs sont rentrés assez vite dans les tentes, gênés dans leur sommeil par les moustiques... Bande de fillettes! Enfin donc bref la nuit à la belle étoile c'était tip-top.


Sinon ce week end c'est aussi l'occasion de bien manger et bien boire.
Ce magnifique poisson qui vous fait tant envie a été récupéré le matin même sur le chemin flottant à la surface dans un sachet plastique. Le premier supermarché de la mer en somme, les poissons sont déjà conditionnés et sur le chemin de la plage en plus. Alors oui on l'a mangé, alors oui on a compté 2 intoxications alimentaires.

Imaginez cette piscine dans les années 80 avec Eddy Barclay organisant ses white party sur les bords...

On s'est un peu laissé grisés par l'ambiance bacchanales et orgies antiques...

Sur le chemin du retour, chacun a su développé sa propre techniques anti-coup de soleil:




Allez les gars, on pousse

Enfin bref, c'était du pur week end comme on en fait pas assez. Merci les léopards de Kokoye et à bientôt!!!!!!!!!!!!

Souvenirs, souvenirs

Juste un petit message photo souvenir de notre dernier week end avec Marie et Alexis déjà repartis en métropole.






mardi 1 septembre 2009

fest noz du Môle

Le Nord-Ouest n'est pas qu'une bande de terre battue par les vents et oubliés de tous, non! Une bande d'irréductibles tentent tant bien que mal de vivre et travailler dans cet univers hostile, ID. Et j'ai enfin percé leur secret: le week end mensuel au Môle St Nicolas, le finistère du Nord d'Haîti, Jérémie n'étant pas loin d'être le finistère sud du pays.
C'est ici que Christophe Colomb débarqua pour la première fois le 6 décembre 1492.

L'église du Môle


Le bayou du Môle

La magnifique plage du Môle St Nicolas

Vous ne voyez que des photos de jour mais sachez que le petit bain de nuit éclairé par la lune avec un DJ sur la plage, c'est plutôt pas mal non plus. le sul souci c'est que la nuit tout les méduses sont grises donc on les voit pas, donc on se fait piquer!


Nous avons cherché en vain à apercevoir Guantanamo de l'autre côté mais rien n'y fait, une autre légende urbaine haïtienne qui s'évanouit.

Je vous vois venir avec vos esprits pervers et bien sachez que ce brave retraité à Américain était ici pour apprendre à ces pauvres brebis haïtiennes égarées l'art de la planche et de la brasse coulée.


Ronaldinho et Kaka en pleine action

Le fort du Môle St Nicolas (qui sert aujourd'hui de dépôt à charbon)

Damien nous a même fait le coup de la panne caoutchouc (et même plutôt 2 fois qu'une)

Port Salut, c'est écrit dessus

Le week end dernier, expédition aux Cayes pour la fête de la ville avec Aurélie, Antonin, Alice, une couch-surfeuse franco-dominicaine qui dormait chez Marie et Alexis, et Sarah.

Comme la ville des Cayes était perturbée par un rally de voitures de courses (dingue en Haïti), j’ai un peu galéré pour trouver où habitait Manu, la directrice de l’Alliance Française des Cayes qui nous hébergeait. Donc je me mets sur le côté droit de la route où je gêne personne pour téléphoner et là bang ! Un taxi (pick-up) m’érafle le côté gauche et se barre comme si de rien n’était.




Nous sommes donc partis à Port-Salut, bastion titidien s’il en est, une petite bourgade certes mais pavée et avec des poubelles publiques ; comme quoi çà sert d’avoir vu naître un président ! Ce qui n’est pas écrit dessus non plus à Port-Salut c’est le métissage particulier qui a eu lieu dans cette zone. Après la défaite cuisante de Napoléon, un bastion de soldats polonais, pas cons, ont demandé à ne pas rentrer en Europe et à rester ici. On retrouve donc beaucoup de gens avec des noms en –ski, avec des yeux bleus. Ils possèdent aussi un art de tresser la paille unique en Haïti.


Port Salut est connu pour ses plages...
Et son rhum sour...




Après Port Salut, retour près des Cayes à Gelée pour le dernier jour de la fête. Là où j’ai commencé à flipper c’est quand j’ai vu 1) le monde ; 2) qu’il fallait se garer sur le sable à 5 m de la mer. Manu s’est bien gardée de me dire que la veille elle avait vu 20 haïtiens tentaient de désembourber une voiture. Pour résumer, les fêtes de Gelée c’est une grande scène avec des seulement DJ (les groupes jouant aux Cayes), beaucoup de vendeurs de nourriture, de colliers et autres babioles (shampoing…) et des haïtiens qui flânent. J’avoue que j’ai du mal à comprendre le concept de sortir et des samedis soir à la haïtienne. Le plus souvent, il ne se passe rien, on est juste dehors avec nos zamis, assis à l’arrière d’un pick up qui crâche sa sono a fond pour couvrir la sono du pick up voisin.

Le retour à la voiture a été plus coton : pour revenir sur la plage, il fallait traverser un pont bondé comme jamais. En sachant évidemment qu’il n’y a pas de rambarde et qu’en se faisant pousser, on pouvait à tout moment tomber. Donc là pas le choix, on se lance dans cette marée humaine bordélique à la haïtienne, genre cela aurait trop simple de faire une file à droite et les gens à contre-sens passent aussi à droite du pont comme çà, on se rentre pas dedans…Non, çà poussait dans tous les sens et là sur le dernier mètre mes poches se sont allégées de mon portable. Bien fait pour l’idiot qui a fait çà, c’était un téléphone français ; dans 2 jours la batterie est morte et il ne pourra pas le recharger. Une fois le pont franchi petit poulet boucané pour nous remettre de nos émotions. Et là arrivés à la voiture, même bordel, des voitures garées dans tous les sens, on imagine bien un voie de sortie mais elle longe la mer et sans éclairage qui sait sur quoi on va tomber. Après avoir tenté en vain de trouver un conducteur de voiture qui pourrait sortir le temps de nous laisser partir, nous faisons confiance à un haïtien qui nous guide sur la plage. Nous nous sommes donc retrouvés à slalomer entre les couples entrain de forniquer sur la plage pour sortir de ce bourbier.

Petit ponponnage chez Mannu et c’est parti pour le concert de Nu Look. Ils ont du commencer vers 10h et à 3h, ils jouaient encore ! Bon son (bien qu’un peu fort), bon kompa et toujours ces couples presque immobiles comme suspendus dans le temps et bougeant subrepticement leur bassin. Gare aux mésaventures, le serré est très subjectif et certains messieurs ne peuvent retenir leur joie si vous voyez de quoi je veux parler.


Et là à n’y rien comprendre, un diaspora commence à agresser le dominicain et nous par la même occasion, en nous disant de nous casser de son pays, en nous accusant d’exploiter le peuple haïtien. Sauf que ce connard ne parlait même pas créole. Je suis sûre qu’il n’a jamais vécu en Haïti, il y vient en vacances faire étalage de tout le fric qu’il gagne aux States. Je me suis permise de lui faire remarquer que les haïtiens parlaient créole et nous aussi d’ailleurs donc si quelqu’un devait retourner dans son pays c’était lui. Des fois je me dis que je ferais mieux de me taire car son poing se dirigeait vers ma figure quand des types l’ont arrêté dans son élan. Du coup on a décidé de rentrer.