dimanche 28 novembre 2010

Cholère!

Alors oui je parle encore du choléra mais je voulais présenter les choses selon un autre point de vue, celui du terrain et quelqu'un qui n'a pas de formation médicale.
Au dispensaire de Passe Catabois, les malades arrivent au rythme des chants des personnes qui l'accompagnent: on chante, on fait du bruit pour montrer à la mort qu'on est vivant, en espérant qu'elle ne perçoive pas le malade au milieu de ce raout et l'emporte. Je ne sais pas combien arrivent chaque jour: 3, 4? Mais pour ceux qui arrivent, combien dans les mornes ne peuvent atteindre le dispensaire? Avec le choléra, chaque minute compte et devoir marcher pendant des heures pour atteindre le 1er centre de soin où l'on sait qu'on pourra être soigné, devient une course contre la montre.
Le problème que l'on rencontre dans le transport des malades est aussi la peur. Les Haïtiens savent qu'ils peuvent tomber malades en manipulant des personnes infectées. Alors quand on rencontre quelqu'un qui a besoin d'aide, on choisit plutôt de le laisser mourir sur place plutôt que de prendre le risque de s'infecter.
Et que dire de la gestion des corps? un centre d'information a été mis en place. il suffit de faire *300 pour avoir des infos ou demander une ambulance ou une désinfection de corps pour une personne décédée. J'ai testé le numéro depuis le Nord Ouest et je n'ai jamais réussi à les joindre.
Qui va venir se déplacer dans les mornes Haïtiennes où il n'y a pas toujours de signal téléphonique pour désinfecter un corps??? Enterrer les personnes: où? Quel risque de contamination des nappes?

En attendant, les savons, sachets de sérum oral ou aquatabs ne sont toujours pas disponibles. Le SNEP (bureau d'eau potable et d'assainissement) na pas assisté aux 3 rencontre de coordination de la réponse dans le département. ils sont censés organiser le distribution avec les maires et responsables des sections communales. POur le moment, aucune nouvelle.

Puurquoi on n'a-t-on toujours pas organiser des postes de réhydratation? ces postes peuevnt être installer et gérer par du personnel non médicale, quelques heures de formation et les personnes peuvent s'en occuper. le but et de pouvoir prendre en charge les personnes qui peuevnt être réhydrater par voie orale laissant aux centes de santé, les seules personnes trop déshydratées et qui doivent être prises en charge avec des perfs.

mardi 23 novembre 2010

un jour j'irais à New York avec toi...



A New York :

- les gens font du jogging

- les gens se baladent avec leur mug en carton de leur café, mocha ou latte préféré (bonjour les déchets)

- on boit au Starbucks !!!!!!!!!!!



- on prend les taxis jaunes (pas chers)
- les bouches d’égout fument

- on va voir des comédies musicales sur Broadway

- on fait le plein d’électricité à Time Squares


- on se délecte des couleurs automnales dans Central Park
- on va patiner en bas du Rockfeller Center
- on affiche l'amour pour son pays
- on a le vertige
- on fait du Hip Hop
- On croise même Bob l'Eponge à Wall Street
- on croise les pompiers en intervention au très chic Sheraton

- on se remémore les scènes de Friends ou de West Side Story sur les escaliers de secours


- on mange des cupcakes aux couleurs flashy


jeudi 4 novembre 2010

une histoire de guédé

La fête des morts s'appelle aussi les guédés ici.
Les guédés se sont les esprits des morts. Ils sont bruyants, grossiers, et montrent un grand appétit pour les nourritures terrestres, l'alcool et le sexe. Les guédés sont menés par le baron samedi, la patron du cimetière, le premier mort à avoir été enterré. Il a sa croix dans chaque cimetière auprès de laquelle on vient d'abord se recueillir. La femme de baron samedi est la grande Brigitte.
Et évidemment, les guédés en profitent pour venir habiter les humbles terriens venir se recueillir sur la tombe de Tata Suzanne.

Et cette année, un prêtre vodou a roué de coup un estropié à l'aide de sa propre béquille car celui-ci voulait se faire passer pour un guédé car les morts peuvent rire de nous mais on ne peut rire des morts.


Alors évidemment, commes les guédés sont morts, ils sont sans peur (et sans reproche?), du coup, on boit du clairin au piment, on mange du verre (c'est un peu plus croquant que la galette de boue) et on s'enduit les parties génitales de piment

modernisons les transports

L'association des artisans tap tap haïtiens vient de présenter un nouveau modèle de tap-tap répondant aux normes de transport international.
Le tap-tap est le mini-bus haïtien. Le nom vient du fait que l'on tape sur la carrosserie pour demander au chauffeur de s'arrêter, car il y a bien des panneaux indiquant les arrêts de bus mais comment dire, personne ne les utilise, on peut donc demander à un tap-tap de nous arrêter où qu'on veuille. Ayant pratiqué le tap-tap en province, je dirais que tap-tap pourrait aussi venir du fait que ces transport en commun sont de véritables tape-cul.
Un tap-tap est pas définition bondé, si des gens ne se "quichent" pas debout à l'arrière, se faisant expulser à la moindre accélération, il faut se méfier.
Les tap-tap du bas de Port au Prince sont très colorés avec des dessins extraordinaires et font véritablement partis du patrimoine culturel. Tel le tap-tap "Chuch Norris" que j'ai eu devant moi pendant l'heure de bouchon entre Carrefour et Martissant...
ce nouveau modèle va donc "révolutionner le transport en Haïti". Demander à quiconque à vécu en Haïti de vous parler du transport...
"Un espace a même été aménagé à l'intérieur du véhicule pour que les passagers puissent faire leurs besoins physiologiques". On reste évidemment sur sa faim, çà peut vouloir dire qu'il y a un espace un peu privé avec un siège de toilette, qui sait mais qui sera vide occupé comme une place assise. Et puis ne me parlez pas de circuit fermé, de récupération des excréments... Si çà se trouve, la toilette débouche directement sur la voie comme les toilettes des TER.

Une porte de secours a même été conçue! Pourquoi on a besoin d'une porte de secours? Ah oui comme çà on pourra toujours trouver des place debout à l'arrière...

mardi 2 novembre 2010

Tomas

J'ai toujours tendance à dire que je suis comme St Thomas, je ne crois que ce que je vois. Et bien j'aurais préféré ne pas voir cette prédiction du centre de suivi des cyclones.
Tomas est redevenue une tempête tropicale mais devrait regagner de la force d'ici mercredi.
Il sera de catégorie 1 (au moins) lorsqu'il devrait toucher Haïti dans le Sud, traverser le pays, en passant pas Gonaïves (bis, et ter repetita) et le Nord du pays entre vendredi et samedi.
Le Sud est en alerte rouge et orange pour le reste du pays.
La pluie comme le vent représentent autant de menace pour les 1.3 M de personnes dans les camps. On leur a d'ailleurs conseillé de partir s'abriter quelques jours chez quelqu'un mais évidemment les déplacements ne sont pas aussi faciles avec le choléra dans le Nord du pays.
L'apôtre Thomas symboliserait le doute, mais là il n'y a pas vraiment de place au doute...