Les dimanches se suivent et se ressemblent à Moustiques: l'église? Cette fois ci nous sommes allés à Margot dans le haut du bassin versant pour la fête des moissons. A cette occasion, les familles apportent une partie de leur récolte pour l'église, autant dirfe qu'en ce moment, y avait pas grand chose! Il y a aussi beaucoup de chants (désolé la vidéo ne veut pas charger).
Avec Francis, on a décidé d'aller plutôt crapahuter dans les mornes. Et comme le dit le proverbe, derrière les montagnes, il y a d'autres montagnes, notre intention d'aller jusqu'au somment s'est transformé en encore un autre sommet puis encore un autre dans le but inavoué de pouvoir voir la mer des 2 côtés. Je m'explique, si vous allez voir un carte d'Haiti, vous réalisez que le Nord Ouest avance vers la dans la mer telle le machoire supérieure d'un crocodile comme on dit ici et que donc quand on se trouve au milieu et sur des montagnes, il est possible de voir la mer côté nord et la mer côté sud est avec le golfe de la Gônave!!!
Le 18 juillet, première pluie sérieuse à Moustiques : 139 mm en 4 heures à Poste-Métier et environ 90 mm à Passe Catabois où je vis. Et Martine qui a failli ne pas pouvoir prendre l’avion le lendemain matin ! Quelques dégâts dans les bananeraies mais on craignait pire que çà. Dimanche matin, direction Margot dans le haut du bassin versant, en gros des routes étroites et escarpées pour assister au prêche du pasteur Bernex, administrateur d’ODRINO et déposé John et Mike, les 2 jeunes américains qui allaient projeter un film sur Jésus en créole le soir même. Beaucoup de jeunes (il faut dire que l’espérance de vie en Haiti est d’une cinquantaine d’années). Les gens forment des groupes dans chaque village et viennent dans les différentes églises. La messe commence par le décompte des présents et absents et le récapitulatif des séances précédentes : personnes présentes, nombre de bibles…La première partie est consacrée aux chants (Bruce m’avait prêté son livre de chants) puis vient le sermon. Après, on saute dans la voiture direction Poste Métier pour l’autre activité dominicale, le repas préparé par la femme du pasteur Chrisbon. Mardi, installation d’une pompe dans un village où j’ai rencontré une petite fille blonde ! En y regardant de plus près, je me suis rendu compte que cette petite fille avait en fait un pénis et j’ai eu le même choc avec une autre petite fille dans le village. De gros problèmes génétiques sans doute…
oui un crabe vous comprendrez en lisant pourquoi. Soit dit en passant, les crabes pullulent dans la plaine très marécageuse et soumise à des marées venues de l'océan.
les prêtres catholiques reçoivent une subvention de l’état mais pas les églises réformées comme mes chers baptistes. Alors si j’ai bien compris, les baptistes estiment que l’on nait pêcheur et nous devons choisir la voie de Dieu et de Jésus pour notre rédemption mais au final on est même pas sût d’aller au paradis. Tout çà pour çà ! On ne baptise pas les enfants à la naissance car le baptême doit être un processus conscient.
Alors que les adventistes prient le samedi, ne mangent pas de porc ni ce qui a une carapace (et dire qu’ils ne connaitront jamais le goût des langoustes ou des homards ou des CRABES.-d'où le lien avec la photo, pigé? Leur credo c’est de respecter scrupuleusement les 10 commandements pour accéder au paradis.
Ces 2 groupes s’affrontent à Moustiques. Je n’ai pas encore compris tous les tenants et les aboutissants mais ils ne sont pas copains du tout.
Tout çà se diffuse grâce à des missionnaires mais qui n’appartiennent tous aux mêmes groupes. Résultat dans un bled paumé du nord ouest avec deux églises baptistes à 50 m l’une de l’autre mais pas sous la responsabilité de la même mission…
J’espère qu’aucun missionnaire en Haiti ne lira jamais ce blog mais même si personne ne parle du vaudou, beaucoup d’éléments dans la culture en sont imprégnés et ressurgissent comme la fête à Saut d’Eau. Il y a aussi cette histoire d’un type qu’on a arrêté et qu’on a arrosé parce les policiers pensaient que cette personne avait le don de disparaître sauf si on lui jetait de l’eau dessus. Et les pasteurs ne s’offusquent pas de cela car quelque part ils y croient encore. Certains noms sont aussi très symbolique dans la culture vaudou comme 4 carrefours, ce qu’on appellerait juste carrefour chez nous.
Le vaudou a aussi donné les zombis dont les premières manifestations ont en fait eu lieu en Haiti.
Fin juillet c’était la fête à Saut d’Eau : des dizaines milliers de pélerins affluentpour se purifier. C’est sans doute la plus grande fête vaudou du pays.
Voici quelques extraits choisis de reportages réalisés pour l’occasion :
Des pèlerins allument des cierges au pied des arbres géants. Les troncs quasi-calcinés prennent feu lorsque le houngan [sorte de chaman] crache un long filet de clairin [alcoolde canne local] sur les flammes vacillantes. « C'est ici que vivent les loas [les esprits]. Ils reposent dans les arbres. C'est pour cela que nous y allumons des bougies », affirme une manbo officiant dans une grotte, à Saut-d'Eau, ville du département du Centre.
Magalie, 39 ans, se représente Saut-d'Eau comme un cercle magique où vingt et une nations de l'Afrique-Guinen sont réunies. La cascade symbolise pour elle une mère ; elle vient se plonger chaque année depuis l'âge d'un an dans ce liquide qui la purifie, la débarrasse de toute impureté. « Je suis à mon 39e pèlerinage. Chaque année, je viens voir ma mère. C'est elle qui trace ma route et conduit mes pas », loue-t-elle.Dans l'eau qui tombe des hauteurs peuplées de grands arbres, une jeune femme fait ses ablutions avec des feuilles et parle à son sexe comme à un enfant. « Men kout fèy twa pawòl, chòbòlòt, men fèy kapab, men fèy santi pou ou. M ap ba ou chans, chòbòlòt », répète-t-elle avec ferveur.
la foule (remarquez qu'on aime les femmes bien en chair comme en Afrique)