Fin juillet c’était la fête à Saut d’Eau : des dizaines milliers de pélerins affluent pour se purifier. C’est sans doute la plus grande fête vaudou du pays.
Voici quelques extraits choisis de reportages réalisés pour l’occasion :
Des pèlerins allument des cierges au pied des arbres géants. Les troncs quasi-calcinés prennent feu lorsque le houngan [sorte de chaman] crache un long filet de clairin [alcoolde canne local] sur les flammes vacillantes. « C'est ici que vivent les loas [les esprits]. Ils reposent dans les arbres. C'est pour cela que nous y allumons des bougies », affirme une manbo officiant dans une grotte, à Saut-d'Eau, ville du département du Centre.
Magalie, 39 ans, se représente Saut-d'Eau comme un cercle magique où vingt et une nations de l'Afrique-Guinen sont réunies. La cascade symbolise pour elle une mère ; elle vient se plonger chaque année depuis l'âge d'un an dans ce liquide qui la purifie, la débarrasse de toute impureté. « Je suis à mon 39e pèlerinage. Chaque année, je viens voir ma mère. C'est elle qui trace ma route et conduit mes pas », loue-t-elle. Dans l'eau qui tombe des hauteurs peuplées de grands arbres, une jeune femme fait ses ablutions avec des feuilles et parle à son sexe comme à un enfant. « Men kout fèy twa pawòl, chòbòlòt, men fèy kapab, men fèy santi pou ou. M ap ba ou chans, chòbòlòt », répète-t-elle avec ferveur.
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