mardi 17 mars 2009

La semaine marathon

L’agent M et la jeune recrue J (surnommée agent 000 par M) lancent les projets d’urgence avec 2 mois de retard, près de 6 mois après les cyclones et 5 mois avant les prochains. No comment…Je pourrais revenir sur ce malheureux calendrier mais cela reviendrait à remettre en cause tout le processus d’aide aux pays en développement.

1ère étape : PAP-Moustiques = la traversée du désert

L’agent M a décidé unilatéralement de partir pour le Nord Ouest un dimanche pour revenir le mardi matin sur PAP. Après avoir chargé Junior de faire les photocopies de dernière minute (et M et J ont passé quelques temps à l’hôpital la veille autour de D ou E selon comment on l’appelle, le 3ème rejeton de M, oups pardon, le ménage de M), les agents quittent incognito leur QG à 10h15. Elles n’atteindront leur destination finale que 6 heures plus tard.

En effet, les agents de l’ennemi ont délibérément induit les agents en erreur en indiquant un vol à 11h45 alors que vol était à 11h, heure à laquelle les agents sont arrivés à l’aéroport. Evidemment, c’est de la faute des agents M et J s’ils sont en retard. D’autant plus que même si le vol était à 11h45, comme ils auraient du être à l’aéroport une heure avant le vol, soit 10h45 et qu’ils sont arrivés à 10h55, ils étaient déjà en retard donc c’est doublement de leur faute !!!! Les revolvers et flèches empoisonnées démangent les 2 agents. Ils lui expliquent que les vies de milliers d’innocents sont en danger s’ils ne partent pas à l’instant et elle accepte magnanimement d’aller parler aux pilotes. Sauf qu’en se déplaçant à 500 m à l’heure, les agents abandonnent déjà l’idée de prendre ce vol. Seule solution attendre le prochain vol à 14h45 mais sans garantie de place : l’avion a une capacité de 17 places et pour le moment 17 réservations ont été enregistrées mais leur assure qu’il y aura de la place…Signe positif, elle enregistre les bagages. Ils recevront leurs boarding pass à 14h30 alors qu’ils étaient prioritaires et que des types sont venus acheter des billets à la dernière minute.

Et là évidemment, les bagages attendent sagement sur le tarmac signe qu’elles ne voyageront pas. Nouvel esclandre, le bagagiste dit que ce n’est pas lui le responsable et conseille d’aller voir le pilote. M, en sa qualité de grand chef décide d’expliquer au pilote qu’ils attendent depuis le matin, qu’ils vont dans la brousse et qu’ils ne peuvent perdre 4 heures à aller chercher les bagages le lendemain surtout que leur travail (des documents classés secret défense) est dans les valises et surtout ses piqures et ses médicaments (c’est le grand secret de M, elle se transforme en gros géant vert pas content sans son antidote quotidien). Malheureusement pour elle, les pilotes ne parlent qu’espagnol car ils sont Dominicains, Cubains et autres… J tente alors un coup de poker et voulant briller devant M, passe ne mode espagnol pour convaincre le pilote mais l’avion est complet avec sa charge maximale, d’ailleurs ils mettront tous les gros devants et les petits derrière (donc M devant en J derrière). Le pilote explique aussi que ce n’est pas sa faute, la responsable est la dame de la compagnie. Vous l’aurez compris en Haiti (comme en Rd d’ailleurs), personne n’est jamais responsable. Et là une autre nana, que J voudrait bien aussi occire, affirme que les valises sont déjà à Port de Paix. Euh Chérie, j’ai vu l’avion de 11h partir et nos valises étaient avec nous et en plus je viens de voir nos valises sur la piste, tu te foutrais pas un peu de ma gueule par hasard ? Rien n’y fait, M et J atterrissent à 16h00 en espérant que les valises arrivent le lendemain matin (rappel M et J étant super efficaces, leur missions e termine le mardi matin). J a une petite pensée pour tous les gens qui attendaient encore une place à Port au Prince alors qu’ils avaient des réservations. A bas les monopoles des compagnies aériennes dans un des pays les plus libéralisés au monde !

La chance étant avec les agents (le vendredi 13 est bien fini), les valises ne sont pas dans le premier vol le lendemain et le Pasteur est obligé de passer la journée à Port de Paix en attendant le prochain vol. Plus grave encore, tous les médicaments qui rendent la vie de l’agent M plus facile, et celle de sa subalterne par la même occasion, dont les petites pilules rose qui la rendent si joviale voire euphorique toute la journée, sont dans ladite valise. Et depuis des années, l’agent M n’a jamais raté une seule prise, le trouffion (en fait la trouffionne mais je ne sais pas si le féminin existe) attendra avec angoisse toute la journée le moindre signe déclencheur de crise : énervements, crise de pleurs incontrôlés voire strangulation.

16h30 : les valises sont là, Dieu est grand !

Pour finir en beauté, l’avion qui les ramènera le lendemain aura 1h30 de retard.

VDM…

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