Je ne sais pas si les sociologues se sont déjà penchés sur les liens éventuels entre bourgeonnement printanier, rush hormonaux et manifestations étudiantes mais Port Au Prince n’échappe pas à la règle.
Depuis deux semaines, le bas de la ville, Rue Christophe, Capois (cool c’est là qu’est l’ambassade !) et le champ de Mars sont les lieux d’affrontements journaliers entre étudiants en pleine explosion hormonale et forces de police appuyées par les UN (ah enfin de l’action pour ces pauvres soldats désœuvrés).
Les étudiants veulent que la loi sur le salaire minimum journalier de 200 gourdes (actuellement à 75 gourdes !) soit promulguée. A ce point de l’article, il est important de faire un petit retour sur cette loi. Cette loi qui doit améliorer les conditions de vie des Haïtiens a été approuvée par les députés et les sénateurs assez rapidement, ce qui est assez exceptionnel pour être remarqué (NB : le budget 2008-2009 a été approuvé en juin !!!). Oui mais voilà, l’exécutif (aka Ti René, toujours là quand il faut) veut encore en discuter ce qui retarde l’application de la dite loi.
Les étudiants de la fac d’agriculture, un peu à la traine, viennent de rejoindre le mouvement. Tracteurs et motoculteurs qui trainent dans le parc depuis 3 mois (aka efficacité des fonds d’urgence post-cyclone), tremblez !
Résultat depuis le 4 juin, les étudiants manifestent dans les rues, posent des barricades enflammées, cassent quelques voitures et pleurent à cause des gaz lacrymo. Des camarades ont été arrêtés et emprisonnés. Les UN, qui n’avaient pas franchement besoin de çà, sont de nouveau des boucs émissaires : les gaz lacrymo sont-ils nécessaires ? Surtout quand les écoliers et les patients des hôpitaux en profitent ?
A moins que cela ne soit qu’une vaste opération commerciale pour pousser les gens à faire des réserves de livres à « Livres en folie » le 11 juin dans la crainte de devoir rester chez soi quelque temps…
Serait-ce un début de révolution du petit peuple ? 20 ans après Tienanmen, parlera-t-on d’un Champ de mars 2009 dans les livres d’histoire ? Lyonel Trouillot pourra-t-il s’inspirer des ces évènements pour un Bicentenaire, le retour ?
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