mardi 1 septembre 2009

Port Salut, c'est écrit dessus

Le week end dernier, expédition aux Cayes pour la fête de la ville avec Aurélie, Antonin, Alice, une couch-surfeuse franco-dominicaine qui dormait chez Marie et Alexis, et Sarah.

Comme la ville des Cayes était perturbée par un rally de voitures de courses (dingue en Haïti), j’ai un peu galéré pour trouver où habitait Manu, la directrice de l’Alliance Française des Cayes qui nous hébergeait. Donc je me mets sur le côté droit de la route où je gêne personne pour téléphoner et là bang ! Un taxi (pick-up) m’érafle le côté gauche et se barre comme si de rien n’était.




Nous sommes donc partis à Port-Salut, bastion titidien s’il en est, une petite bourgade certes mais pavée et avec des poubelles publiques ; comme quoi çà sert d’avoir vu naître un président ! Ce qui n’est pas écrit dessus non plus à Port-Salut c’est le métissage particulier qui a eu lieu dans cette zone. Après la défaite cuisante de Napoléon, un bastion de soldats polonais, pas cons, ont demandé à ne pas rentrer en Europe et à rester ici. On retrouve donc beaucoup de gens avec des noms en –ski, avec des yeux bleus. Ils possèdent aussi un art de tresser la paille unique en Haïti.


Port Salut est connu pour ses plages...
Et son rhum sour...




Après Port Salut, retour près des Cayes à Gelée pour le dernier jour de la fête. Là où j’ai commencé à flipper c’est quand j’ai vu 1) le monde ; 2) qu’il fallait se garer sur le sable à 5 m de la mer. Manu s’est bien gardée de me dire que la veille elle avait vu 20 haïtiens tentaient de désembourber une voiture. Pour résumer, les fêtes de Gelée c’est une grande scène avec des seulement DJ (les groupes jouant aux Cayes), beaucoup de vendeurs de nourriture, de colliers et autres babioles (shampoing…) et des haïtiens qui flânent. J’avoue que j’ai du mal à comprendre le concept de sortir et des samedis soir à la haïtienne. Le plus souvent, il ne se passe rien, on est juste dehors avec nos zamis, assis à l’arrière d’un pick up qui crâche sa sono a fond pour couvrir la sono du pick up voisin.

Le retour à la voiture a été plus coton : pour revenir sur la plage, il fallait traverser un pont bondé comme jamais. En sachant évidemment qu’il n’y a pas de rambarde et qu’en se faisant pousser, on pouvait à tout moment tomber. Donc là pas le choix, on se lance dans cette marée humaine bordélique à la haïtienne, genre cela aurait trop simple de faire une file à droite et les gens à contre-sens passent aussi à droite du pont comme çà, on se rentre pas dedans…Non, çà poussait dans tous les sens et là sur le dernier mètre mes poches se sont allégées de mon portable. Bien fait pour l’idiot qui a fait çà, c’était un téléphone français ; dans 2 jours la batterie est morte et il ne pourra pas le recharger. Une fois le pont franchi petit poulet boucané pour nous remettre de nos émotions. Et là arrivés à la voiture, même bordel, des voitures garées dans tous les sens, on imagine bien un voie de sortie mais elle longe la mer et sans éclairage qui sait sur quoi on va tomber. Après avoir tenté en vain de trouver un conducteur de voiture qui pourrait sortir le temps de nous laisser partir, nous faisons confiance à un haïtien qui nous guide sur la plage. Nous nous sommes donc retrouvés à slalomer entre les couples entrain de forniquer sur la plage pour sortir de ce bourbier.

Petit ponponnage chez Mannu et c’est parti pour le concert de Nu Look. Ils ont du commencer vers 10h et à 3h, ils jouaient encore ! Bon son (bien qu’un peu fort), bon kompa et toujours ces couples presque immobiles comme suspendus dans le temps et bougeant subrepticement leur bassin. Gare aux mésaventures, le serré est très subjectif et certains messieurs ne peuvent retenir leur joie si vous voyez de quoi je veux parler.


Et là à n’y rien comprendre, un diaspora commence à agresser le dominicain et nous par la même occasion, en nous disant de nous casser de son pays, en nous accusant d’exploiter le peuple haïtien. Sauf que ce connard ne parlait même pas créole. Je suis sûre qu’il n’a jamais vécu en Haïti, il y vient en vacances faire étalage de tout le fric qu’il gagne aux States. Je me suis permise de lui faire remarquer que les haïtiens parlaient créole et nous aussi d’ailleurs donc si quelqu’un devait retourner dans son pays c’était lui. Des fois je me dis que je ferais mieux de me taire car son poing se dirigeait vers ma figure quand des types l’ont arrêté dans son élan. Du coup on a décidé de rentrer.

Aucun commentaire: